Engman, Pascal - Féminicide - Editions Nouveau Monde

 


On est rapidement dans l'ambiance du livre, car chaque partie du livre est précédée d'un texte pour la plupart issu d'hommes anonymes montrant leur douleur, leur rancune par rapport aux femmes, leur envie de vengeance. Dans ce livre on a de nombreux protagonistes.

Tout d'abord Emelie Ryden, une belle femme qui a eu une fille d'un homme qui la bat et qui est en prison. Il doit bientôt sortir et elle va lui rendre une dernière visite en prison pour lui dire que c'est fini, qu'elle ne veut plus le voir. Il menace alors de la tuer.

Apparaît ensuite Vanessa Franck, enquêtrice de la brigade criminelle. Femme solitaire, divorcée d'un homme connu du showbiz.

Puis Jasmina Kuvak journaliste, et ses collègues de bureau Max Lewenhaupt et Hans Hoffman. Jasmina doit écrire un article, elle va dans un bar et commence à travailler. Un Thomas l'aborde, lui offre un café (drogué). Elle est alors enlevée et violée pendant toute la nuit par 3 hommes. Elle décide de ne pas porter plainte par pudeur et par peur des représailles. Ils l'ont menacée de la retrouver et de la tuer si elle parle.

Puis Emelie Ryden se fait assassinée pendant une permission de sortie de prison de son ex. Il est bien sûr accusé du meurtre.

Nicolas entre en scène. C'est un ami très proche de la policière. Pratiquement la seule personne qu'elle côtoie.

Dans la partie 2 du livre, entre en scène Tom Lindbeck. Il est laid, les femmes se moquent de lui, l'ignorent, ou même le persécutent. Il veut se venger d'elles. Il les filme pendant des actes sexuels et diffuse les vidéos. Un autre crime se produit, impliquant un présentateur vedette de la télé. Sa maîtresse est assassinée. Vu le profil de cet homme, il est lui aussi accusé du meurtre.

D'autres personnages entrent en jeu, et on finit par se demander quel rapport ils ont avec l'histoire. Mais tout prend forme, comme dans un puzzle. Certains sont juste là pour innocenter les autres, mais l'auteur en profite pour nous décrire notre société dans tous ses détails plus ou moins dérangeants.

Vanessa Franck finit par comprendre que ces meurtres ne sont pas ce qu'ils semblent être. Elle en découvre d'autres.

Il existe un réseau d'hommes Les incels", qui veut dire "célibataires involontaires", unis par une violente misogynie. Elle finit par relier tous les meurtres à ce réseau. Ce n'est pas un mystère, cela figure sur la couverture du livre.

La psychologie des protagonistes est très bien décrite, ainsi que leurs motivations.

La société dans laquelle on vit, est montrée sous des éclairages auxquels on ne penserait pas au 1er abord.

La vision des relations entre les sexes parait totalement déformée, compliquée, voire impossible pour certains.

On a du mal à lâcher ce livre. On est tenu en haleine jusqu'à la fin.