Bussi, Michel - Mon cœur a déménagé - Editions Presses de la Cité

 


En 1983, Ophélie, surnommée Folette, l’héroïne ou plutôt la victime de ce roman au moins aussi social que policier, a 7 ans, quand sa mère meurt, « tombée » d’une passerelle qui enjambe une rocade au bord d’un quartier populaire de Rouen. Le père de Folette, alcoolique et violent, présent sur la passerelle, jure ne se souvenir de rien mais finit quand même en prison. Folette, elle, si elle refuse désormais de parler à son père, ne peut se résoudre à ce qu’il soit le (seul ?) coupable, et décide que le véritable responsable est le mandataire judiciaire qui gérait l’argent de ses parents et qui ce soir-là n’a pas répondu aux appels à l’aide de sa mère.

En 1989, Folette a 13 ans, elle vit dans un foyer, où elle a rencontré Nina, sa compagne de chambre devenue meilleure amie, et Béné, l’éducatrice qui croit en elle. Pourtant, elle ne vit que pour la vengeance, pour punir Richard Vidame, le travailleur social qui a gravi les échelons de l’aide sociale à l’enfance du département et est désormais un riche notable. Au point d’intégrer le collège de sa fille, Consuelo, et d’embarquer ses amis dans une expédition punitive tragique.

En 1995, Folette a 19 ans et c’est au fils de son ennemi qu’elle s’attaque sous une fausse identité, son obsession ayant pris le pas sur tout le reste.

Le roman se termine en 1999, avec un dénouement à multiples facettes.

Dans ce nouveau roman de Michel Bussi, des rebondissements, certes, mais pas de twist spectaculaire cette fois-ci… Et c’est peut-être tant mieux, parce qu’on s’attache plus aux personnages qu’aux ficelles de narration.

L’occasion aussi de revisiter les années 1980 et 1990, de voir apparaître les téléphones portables et le Minitel…

Et surtout de réfléchir aux dégâts que peuvent faire les violences intrafamiliales, les mensonges ou la vengeance obsessionnelle.