Mariole, 77 ans, ancien tueur à gages en peignoir de velours et chaussons en lapin rose, déambule sur les maréchaux de Paris, perdu. Atteint d’Alzheimer et sans famille, il se résout à intégrer un EHPAD. Mais quelques temps plus tard, durant ses moments de lucidité de plus en plus épars, il réalise qu’il lui reste un contrat inachevé à accomplir. Il entreprend donc de s’évader de l’EHPAD pour le mener à bien. Problème : il ignore quelle est cette mission. Il va devoir remonter le fil des différents indices qu’il avait semé à dessein en prévision de l’évolution de la maladie.
De son côté, Mathilde,
la trentaine, erre le long de l’autoroute, hagarde. Victime de revenge porn
et de l’humiliation qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux, la jeune femme
a perdu son emploi et la considération de ses parents. Sous anxiolytiques
depuis, elle ne parvient pas à sortir de la dépression, au point de ne voir
d’autre issue que de sauter d’un pont d’autoroute.
C’est sur ce pont que
les destins de Mariole et de Mathilde vont fusionner. Touché par la détresse de
Mathilde, Mariole va se faire un devoir de lui venir en aide et lui donner
l’impulsion nécessaire pour reprendre sa vie en main, en commençant par trouver
le responsable de sa déchéance.
De son côté, Mathilde,
qui découvre en Mariole le père qu’elle aurait aimé avoir, va l’aider à
réaliser la mission qu’il s’est fixé, dont il ne connaît pas précisément le but
mais qui semble liée à une femme qu’il a jadis aimée.
Accompagné de la
fidèle Madame Chonchon, le duo improbable va s’engager dans un road trip
humaniste, au volant de la Dauphine de Mariole.
Aux côtés de Mariole,
Mathilde acquiert enfin la confiance qui lui a toujours manqué. Mais le
parallèle est rude : à mesure que la jeune femme s’affirme, Papi Mariole
s’étiole.
Dans cette histoire où
les porcs ne sont pas ceux que l’on croit, qu’il est bon de côtoyer autant
d’amour et d’empathie.
Pourtant, l’ambition
s’avérait ardue : traiter de la mort sociale et du déclin cognitif tout en
y incorporant de l’humour.
Mais le défi est
relevé haut la main. Faire côtoyer l’humour et l’émotion pour parler de sujets
sociétaux qui pourtant ne prêtent pas à rire, c’est la force de Benoît
Philippon.
Alors, même si les
larmes parcouraient mes joues en refermant le livre, je ne peux que dire à
Benoît : un GRAND MERCI pour ce moment !