Les enquêtes de l'aliéniste, Tome 1 - La Chambre Mortuaire, Jean-Luc Bizien, aux éditions de l'Archipel

 


Le roman se déroule en 1888 dans ce Paris qui mute, se développe surtout en matière de spiritisme et sciences lors de la préparation de l’exposition universelle. Tout se passe autour de Simon Bloomberg, aliéniste à la réputation sulfureuse que l’on qualifie d’encore plus dangereux que ses patients.

En juillet, un cadavre disparaît à la Morgue, et un autre est retrouvé nu sur les pavés après une chute vertigineuse. Il s’agit d’un homme jeune sans histoire qui fréquentait un salon de séances de spiritisme animées par Elzbieta, épouse de M Bloomberg.

Au même moment M Bloomberg engage une jeune intendante anglaise Sarah Englewood pour l’aider à recevoir les patients près de la rue St André des arts. Au pied du mur de la misère elle accepte malgré l’ambiance, le décor étrange et morbide de l’endroit et le mystère. En effet, l’épouse, une célèbre égyptologue serait en voyage… Il vit entouré de plusieurs domestiques tous étranges.

L’inspecteur Denoyer et son adjoint Mesnard sont chargés de l’enquête, ils appliquent des techniques modernes pour la disparition du cadavre et pour résoudre une série de meurtres suspects qui surviennent ensuite. Denoyer n’hésite pas à fréquenter les lieux où on consomme l’absinthe, cet alcool qui rend fou.

Sarah pour moi, est le personnage
principal du livre, car c’est à travers ses interrogations, ses recherches qu’on va découvrir la maison, l’univers des Bloomberg, le monde de la psychiatrie. A la Salpêtrière, à Ste Anne on va rencontrer la sœur de Mme Bloomberg en soins et d’autres aliénistes aux méthodes différentes et très critiques envers Bloomberg. Ce qui inquiète Sarah…

On va rencontrer un patient Ulysse homme à tout faire de Bloomberg qui vit dans la maison en forme de pyramide, dont l’ambiance est étouffante et anxiogène. On sent un danger imminent pour tous. Toutes les pistes mènent à Bloomberg durant cette enquête complexe.

Toutes les pièces du puzzle vont s’assembler pour nous mener à la résolution d’un complot, d’une vengeance.

Disparition, Nicolas NUTTEN aux éditions POCKET

 

Prix 2020 du suspense psychologique présidé par Bernard MINIER

Comment peut-on imaginer qu’en pleine canicule à Paris en 2018, un incident survienne dans un tunnel de métro ? Une rame de métro est obligée de s’arrêter sur la ligne 1 en urgence entre deux stations prenant au piège des centaines de voyageurs. Et lors de l’évacuation des wagons, et d’une petite explosion une jeune femme Célia n’atteindra jamais la sortie, comme happée par l’obscurité du tunnel, elle disparaît. La vie de Maxime, le compagnon de Celia et de cette dernière va basculer à cet instant précis.

Maxime a prévenu la police mais se lance seul, muni de quelques indices sur les traces de Celia dans les tunnels du métro. Il n’attend pas l’enquête policière car guidé par un sentiment semble-t-il de culpabilité qui le pousse. Son attitude nous intrigue.

Le suspense est tel qu’on ne peut lâcher le li
vre. Maxime nous entraîne tambour battant dans les couloirs du métro où on découvre un univers parallèle où se mêlent des tunnels, des milliers de km de rails, des raccords de lignes, des catacombes, des égouts. Sous terre on trouve des rats mais aussi toutes sortes d’humains : SDF, fêtards, drogués, anonymes, voyous, mafieux, curieux…. qui ne lui veulent pas que du bien. Il rencontre un SDF qui le guide, et surtout Hadès un roi de la pègre auquel il échappe avec l’aide impromptue de Chloé qui connaît Celia, mais sous une autre identité. Il fera un bon bout de chemin avec elle sur une enquête qui les mènera à la MAFIA russe (SERGUEI), à un grand patron pharmaceutique Jean Marc Debailly. ……. Ce moment changera leur vie à jamais.

Roman très rythmé par des chapitres très courts où l’action monte de manière intense, on n’a pas le temps de souffler. Très bonne écriture avec des phrases et descriptions romantiques aux pires moments. C’est un vrai feu d’artifice. Et on découvrira quels sont les secrets des différents protagonistes de l’histoire après un immense jeu de piste.

Le Steve Mc Queen, Tom WILLOCKS et Caryl FEREY

 


Ce livre a été écrit à quatre mains imaginé lors du festival Quais du polar de Lyon.

165 pages écrites tambour battant par le britannique Tim Willocks et le français Caryl Férey entre Manchester et Lyon. Chacun un chapitre en cadavre exquis dans un registre bien noir comme on les aime avec humour à la clé.

C’est l’histoire d’un « après braquage » avec de nombreux imbroglios entre différents gangs et différents lieux. Ged, un ancien de la Légion étrangère, rentre chez lui à Manchester où habitent sa mère et sa fille de 21 ans qu'il ne connait pas. La réunion de famille est écourtée par la faute de Vogel, un mafieux lyonnais qui rêve de récupérer toutes les parts d'un braquage auquel Ged et son camarade Sol avaient activement participé. Sol est kidnappé par Vogel et Ged, après avoir éliminé les premiers tueurs lancés à ses trousses, traverse la Manche en compagnie de sa fille pour terminer le travail dans la région lyonnaise.

Des morts à gogo comme chez Tarantino.

C’est drôle, sanglant, tendre et violent.

Et le Steve Mc Queen dans tout ça ?

Pas de détails de peur de spoiler.

L'emprise du chat, Sophie CHABANEL

 

·         L’emprise du chat de Sophie CHABANEL 

J’ai découvert cette autrice récemment et j’ai choisi de vous présenter son 3ème roman mettant en scène ses enquêteurs que l’on retrouve dans ses quatre livres : la commissaire Romano et son adjoint Tellier.

Cette commissaire dont on ne connait pas le prénom est une quarantenaire célibataire, sans enfants, au franc parler, à la vie libre malgré la charge de ses deux chats, et au mauvais caractère. Son adjoint, Tellier est quant à lui hypersensible et empathique et se distingue par sa grande moralité. L’emprise du chat (ainsi que les trois autres romans « chat ») se démarque par son style facétieux, sans outrance et sans rebondissement à tiroir. Ici, le cadavre d’une femme n’a pas été découpé en morceaux. Léa Bernard est retrouvée morte chez elle. Suicide ou empoisonnement ? Avec ce point de départ, Sophie Chabanel nous emmène dans une enquête de Lille à Genève. Comment la victime a-t-elle été empoisonnée ? L’enquête n’avance pas et chaque piste autour de cette jeune femme lisse (trop) et sans histoires (vraiment ?), est une impasse. La commissaire Romano et son adjoint recherchent le moindre indice : pas d’amies, très bonne professionnelle mais ne fréquente aucuns collègues. Le faux suicide de cette femme solitaire est bien une énigme et plus la commissaire creuse, plus l’énigme s’épaissit. Sa dernière mission intérim était à Genève en tant qu’hôtesse d’accueil d’une exposition particulière puisqu’il s’agit d’une exposition de cadavres plastifiés au succès planétaire, mais interdite en France. Y aurait-il un rapport avec son assassinat ?L’enquête s’accélère avec ces œuvres d’art pas très éthiques, des mafias russes et chinoises, des trafics d’êtres humains et de morts. Rien que pour son enquêtrice et son adjoint aux antipodes de sa cheffe, ce roman mérite vraiment le détour.

C’est drôle malgré le sujet et les dialogues savoureux. Ceux traitant des sujets de société sont jubilatoires.

Collet, Magali - Comme une image - Editions Taurnada

 


Le diable peut-il se cacher derrière un ange ?

Lalie, 9 ans, est une enfant modèle. Son monde s'écroule lorsque son père, Julien, entame une relation avec une collègue et amie de Carmen, son épouse.

Les deux femmes tombent enceintes à quelques semaines d'intervalle et Julien choisit de laisser Carmen, Lalie et le petit Charles pour s'installer avec sa maîtresse et mère de son 3ème enfant.

Dans ce livre, Magali COLLET décide de prendre le contre-pied du postulat selon lequel on ne peut parler de sociopathie ou de psychopathie avant l'âge de 18 ans. D'une écriture fluide, précise, elle aborde cette thématique en imaginant un récit machiavélique.

L'alternance entre la narration du point de vue de Lalie (avec ses mots et ses propres corrections) et celle des adultes qui l'entourent parvient à nous maintenir dans un sentiment latent de malaise qui s'accroît progressivement.

Une très belle découverte !




Impossible pour autant d'interrompre la lecture, tant j'ai été happée par l'histoire.


 

Philippon, Benoît - Papi Mariole - Editions Albin Michel

 


Mariole, 77 ans, ancien tueur à gages en peignoir de velours et chaussons en lapin rose, déambule sur les maréchaux de Paris, perdu. Atteint d’Alzheimer et sans famille, il se résout à intégrer un EHPAD. Mais quelques temps plus tard, durant ses moments de lucidité de plus en plus épars, il réalise qu’il lui reste un contrat inachevé à accomplir. Il entreprend donc de s’évader de l’EHPAD pour le mener à bien. Problème : il ignore quelle est cette mission. Il va devoir remonter le fil des différents indices qu’il avait semé à dessein en prévision de l’évolution de la maladie.

De son côté, Mathilde, la trentaine, erre le long de l’autoroute, hagarde. Victime de revenge porn et de l’humiliation qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux, la jeune femme a perdu son emploi et la considération de ses parents. Sous anxiolytiques depuis, elle ne parvient pas à sortir de la dépression, au point de ne voir d’autre issue que de sauter d’un pont d’autoroute.

C’est sur ce pont que les destins de Mariole et de Mathilde vont fusionner. Touché par la détresse de Mathilde, Mariole va se faire un devoir de lui venir en aide et lui donner l’impulsion nécessaire pour reprendre sa vie en main, en commençant par trouver le responsable de sa déchéance.

De son côté, Mathilde, qui découvre en Mariole le père qu’elle aurait aimé avoir, va l’aider à réaliser la mission qu’il s’est fixé, dont il ne connaît pas précisément le but mais qui semble liée à une femme qu’il a jadis aimée.

Accompagné de la fidèle Madame Chonchon, le duo improbable va s’engager dans un road trip humaniste, au volant de la Dauphine de Mariole.

Aux côtés de Mariole, Mathilde acquiert enfin la confiance qui lui a toujours manqué. Mais le parallèle est rude : à mesure que la jeune femme s’affirme, Papi Mariole s’étiole.

Dans cette histoire où les porcs ne sont pas ceux que l’on croit, qu’il est bon de côtoyer autant d’amour et d’empathie.

Pourtant, l’ambition s’avérait ardue : traiter de la mort sociale et du déclin cognitif tout en y incorporant de l’humour.

Mais le défi est relevé haut la main. Faire côtoyer l’humour et l’émotion pour parler de sujets sociétaux qui pourtant ne prêtent pas à rire, c’est la force de Benoît Philippon.

Alors, même si les larmes parcouraient mes joues en refermant le livre, je ne peux que dire à Benoît : un GRAND MERCI pour ce moment !

Bussi, Michel - Mon cœur a déménagé - Editions Presses de la Cité

 


En 1983, Ophélie, surnommée Folette, l’héroïne ou plutôt la victime de ce roman au moins aussi social que policier, a 7 ans, quand sa mère meurt, « tombée » d’une passerelle qui enjambe une rocade au bord d’un quartier populaire de Rouen. Le père de Folette, alcoolique et violent, présent sur la passerelle, jure ne se souvenir de rien mais finit quand même en prison. Folette, elle, si elle refuse désormais de parler à son père, ne peut se résoudre à ce qu’il soit le (seul ?) coupable, et décide que le véritable responsable est le mandataire judiciaire qui gérait l’argent de ses parents et qui ce soir-là n’a pas répondu aux appels à l’aide de sa mère.

En 1989, Folette a 13 ans, elle vit dans un foyer, où elle a rencontré Nina, sa compagne de chambre devenue meilleure amie, et Béné, l’éducatrice qui croit en elle. Pourtant, elle ne vit que pour la vengeance, pour punir Richard Vidame, le travailleur social qui a gravi les échelons de l’aide sociale à l’enfance du département et est désormais un riche notable. Au point d’intégrer le collège de sa fille, Consuelo, et d’embarquer ses amis dans une expédition punitive tragique.

En 1995, Folette a 19 ans et c’est au fils de son ennemi qu’elle s’attaque sous une fausse identité, son obsession ayant pris le pas sur tout le reste.

Le roman se termine en 1999, avec un dénouement à multiples facettes.

Dans ce nouveau roman de Michel Bussi, des rebondissements, certes, mais pas de twist spectaculaire cette fois-ci… Et c’est peut-être tant mieux, parce qu’on s’attache plus aux personnages qu’aux ficelles de narration.

L’occasion aussi de revisiter les années 1980 et 1990, de voir apparaître les téléphones portables et le Minitel…

Et surtout de réfléchir aux dégâts que peuvent faire les violences intrafamiliales, les mensonges ou la vengeance obsessionnelle.

Engman, Pascal - Féminicide - Editions Nouveau Monde

 


On est rapidement dans l'ambiance du livre, car chaque partie du livre est précédée d'un texte pour la plupart issu d'hommes anonymes montrant leur douleur, leur rancune par rapport aux femmes, leur envie de vengeance. Dans ce livre on a de nombreux protagonistes.

Tout d'abord Emelie Ryden, une belle femme qui a eu une fille d'un homme qui la bat et qui est en prison. Il doit bientôt sortir et elle va lui rendre une dernière visite en prison pour lui dire que c'est fini, qu'elle ne veut plus le voir. Il menace alors de la tuer.

Apparaît ensuite Vanessa Franck, enquêtrice de la brigade criminelle. Femme solitaire, divorcée d'un homme connu du showbiz.

Puis Jasmina Kuvak journaliste, et ses collègues de bureau Max Lewenhaupt et Hans Hoffman. Jasmina doit écrire un article, elle va dans un bar et commence à travailler. Un Thomas l'aborde, lui offre un café (drogué). Elle est alors enlevée et violée pendant toute la nuit par 3 hommes. Elle décide de ne pas porter plainte par pudeur et par peur des représailles. Ils l'ont menacée de la retrouver et de la tuer si elle parle.

Puis Emelie Ryden se fait assassinée pendant une permission de sortie de prison de son ex. Il est bien sûr accusé du meurtre.

Nicolas entre en scène. C'est un ami très proche de la policière. Pratiquement la seule personne qu'elle côtoie.

Dans la partie 2 du livre, entre en scène Tom Lindbeck. Il est laid, les femmes se moquent de lui, l'ignorent, ou même le persécutent. Il veut se venger d'elles. Il les filme pendant des actes sexuels et diffuse les vidéos. Un autre crime se produit, impliquant un présentateur vedette de la télé. Sa maîtresse est assassinée. Vu le profil de cet homme, il est lui aussi accusé du meurtre.

D'autres personnages entrent en jeu, et on finit par se demander quel rapport ils ont avec l'histoire. Mais tout prend forme, comme dans un puzzle. Certains sont juste là pour innocenter les autres, mais l'auteur en profite pour nous décrire notre société dans tous ses détails plus ou moins dérangeants.

Vanessa Franck finit par comprendre que ces meurtres ne sont pas ce qu'ils semblent être. Elle en découvre d'autres.

Il existe un réseau d'hommes Les incels", qui veut dire "célibataires involontaires", unis par une violente misogynie. Elle finit par relier tous les meurtres à ce réseau. Ce n'est pas un mystère, cela figure sur la couverture du livre.

La psychologie des protagonistes est très bien décrite, ainsi que leurs motivations.

La société dans laquelle on vit, est montrée sous des éclairages auxquels on ne penserait pas au 1er abord.

La vision des relations entre les sexes parait totalement déformée, compliquée, voire impossible pour certains.

On a du mal à lâcher ce livre. On est tenu en haleine jusqu'à la fin.

 

Guillaume, Laurent - Les Dames de Guerre (Tome 1 SAÏGON) - Editions La Bête Noire Robert Laffont

 


Laurent Guillaume nous entraîne dans son nouveau roman au Viet Nam à Saïgon en 1953, en pleine guerre d’Indochine. La France protège son empire en soutenant les Annamites contre l’invasion communiste (le Vietminh, la Chine). Il fait une description très précise de l’ambiance (alliés des Français, des espions de tous les pays : USA, Angleterre, Chine, Russie, Japon, Vietminhs ; des tueurs à gages, des sectes, des mafieux corses, des trafiquants de toute sorte (opium).

Laurent Guillaume s’appuie sur des faits historiques (CF Pierre Lemaître) en utilisant en grande partie le vécu de personnages ayant existé. En fait, il fait rejouer à ses personnages l’avant-veille de la grande bataille de Dien Bien Phu qui vit la défaite de l’empire français et la décolonisation de l’Indochine. Ce qui donne une force extraordinaire de réalisme et de crédibilité à ce livre.

Une des dames de guerre se nomme Elisabeth Côle. Elle est journaliste de mode à Life Magazine à New-York. Très mondaine, mariée et riche, elle ne fréquente que la bonne société américaine et vit dans le luxe. Elle est en outre une excellente photographe et rêve de devenir photographe de guerre.

Au cours d’une réunion au Life Magazine, est évoquée la mort accidentelle de Robert Kocacs, victime d’une embuscade vietminh au cours d’une expédition sur les Hauts plateaux du Nord du Laos. Il suivait une colonne militaire française et Méo en tant que correspondant de guerre.

Elisabeth Côle se porte volontaire pour le remplacer ; seule candidate, elle obtient le poste. Persuadée que Kovacs a été assassiné, elle veut mener une enquête à partir du lieu où il a disparu et découvrir ce qu’il avait flairé au point de se faire éliminer.

Elle arrive rapidement à Saïgon où l’attend Graham Fowler, un Anglais. Elle ne connait personne et découvre un sac de nœuds en Indochine où chacun en profite, ruse, manipule, s’amuse, magouille sans scrupule, tue sans savoir pourquoi, il faut survivre.

Inexpérimentée, elle est aidée, à son insu par de nombreux personnages, hauts en couleurs (légionnaires français, CIA, Japonais, Annamites) pour suivre les traces de Kovacs. Sa tête est mise à prix, inconsciente, elle parle beaucoup et sème le désordre.

Elle est entraînée dans « l’opération Castor » sur les hauts plateaux du Laos par les baroudeurs français, les Méos, peuple de montagne sanguinaire et impitoyable qu’elle a obligés à l’emmener. En insécurité permanente, elle découvre au fil de son périple à travers l’Indochine que chacun défend plus les moyens de financement, que les victimes de la guerre, et surtout que la France est à bout de souffle sur cette affaire. Elle prend conscience de l’horreur des combats, ce qui ne correspond pas à sa notion de l’honneur, jusqu’à ce que Brémond, officier français, lui déclare « cessez de voir de l’honneur dans la guerre. C’est l’endroit qui en est le plus dépourvu ».

Chacun essaie par tous les moyens malhonnêtes de survivre, de s’enrichir en profitant de systèmes échappant à tout contrôle (trafics opium et piastres).

A travers son héroïne, Elisabeth Côle, Laurent Guillaume rend hommage à toutes les femmes reporters de guerre qui risquent tant pour nous informer en laissant souvent de côté leur féminité.

Pour les amateurs de romans historiques, d’aventures et d’espionnage. Roman très documenté et passionnant.

Leclerc, Nicolas - Le veilleur du lac - Seuil

 



Bruno Albertini, capitaine de gendarmerie dans le Jura, vit seul avec son fils, Lucas, depuis le décès de son épouse. Il est appelé suite à la disparition de la famille Parrisot. Leur maison est vide, rangée et propre (trop ?) et les véhicules dans le garage. Pourtant aucun des membres de la famille ne répond à l'appel. Norah Belloumi, jeune commandante de la SR de Besançon, est envoyée sur les lieux pour prendre la direction de l'enquête.

Les investigations techniques et scientifiques font apparaître de nombreuses traces de sang, indiquant que plusieurs meurtres ont été commis au domicile des Parrisot. En outre, une somme de 80.000 € en liquide a disparu du coffre-fort.

Fanny, la fille ainée des Parrisot, a fui avec ses amis Maïa et Idriss en Allemagne, la nuit même de la disparition de sa famille, emportant avec elle un sac de sport contenant de l'argent.

Les enquêteurs explorent toutes les pistes qui s'ouvrent à eux et ne tardent pas à découvrir les secrets de la famille.



Un polar très bien construit alternant la narration de l'histoire et quelques chapitres plus émouvants dans lesquels Fanny s'adresse à sa mère.

Implantant les faits dans un village de montagne très renfermé sur lui-même, Nicolas Leclerc dénonce la méfiance très rurale à l'égard des étrangers, la suspicion systématique envers d'anciens délinquants pourtant réinsérés, tout en abordant des thèmes tels que le harcèlement scolaire, les relations familiales conflictuelles et le poids des secrets dans les familles.

Du suspense et des rebondissements pour un moment de lecture très agréable.

Denjean, Céline - Châtiment - Michel Lafon

 



Louise Caumont et son équipe doivent enquêter sur le meurtre de Marie-France Bellegarde commis deux mois auparavant et attribué à tort à un tueur en série. Leurs investigations les mènent vers la famille de la victime, qui apparaît particulièrement dysfonctionnelle, mais également au sein de l'établissement scolaire religieux Sainte- Colombe, fréquenté par les membres de la famille Bellegarde depuis plusieurs générations.


Parallèlement, le détective privé Philippe Georgel est mandaté par un homme inquiet de la disparition inexpliquée, depuis plus de six mois, de sa tante, Roseline Blanc, présidente d'une association favorisant la réinsertion de jeunes en difficultés. Georgel découvre que sa disparition coïncide avec celle d'une jeune femme bénéficiant de l'aide de cette structure.

Et si les deux affaires étaient liées ?

Georgel apporte un angle d'enquête intéressant et novateur à notre duo d'enquêtrices préférées.


Un thriller machiavélique qui aborde les abus sexuels en institution religieuse et leurs répercussions pour les victimes, mais également le poids du silence. Il n'est jamais aisé de traiter ce thème mais Céline Denjean use de son talent magistral pour écrire des scènes percutantes voilées de mystères. Les indices sont savamment distillés tout au long des chapitres pour nous mener à un dénouement exceptionnel.

Un énorme coup de cœur !

Grann, David - Killers of the flower moon - Pocket

 



Si vous ne connaissez pas la tribu des Osages, cet ouvrage est pour vous. David Grann nous présente l'histoire vraie de cette tribu.


Au début des années 1870, ces Indiens originaires du Kansas vont être déplacés vers une réserve d'Oklahoma sur une terre aride et rocailleuse... Ironie du sort, le sous-sol est riche en pétrole et deviendra le plus grand gisement pétrolier des Etats-Unis. Pour y accéder, les chercheurs doivent louer des terres aux Osages et leur verser des royalties. Ce qu'il fait qu'au fil du temps, comme on extrait de plus en plus de pétrole, les Osages deviennent très riches.

L'histoire que nous présente l'auteur commence en 1921 : c'est celle de Mollie Buckhart, riche Osage, mariée à un blanc Ernest Buckhart. Elle a trois sœurs, elles aussi mariées à des blancs : Anna Brown, Minnie Smith, décédée trois ans avant que ne commence notre histoire, et Rita Smith.

Tout va bien … jusqu'à la disparition de Anna. Au bout d'une semaine, on la retrouve morte. Au même moment, dans un autre endroit, on trouve également le corps de Charles Whitehorn, un membre de la même communauté.

L'enquête commence. Mais à cette époque, les policiers étaient encore des amateurs, sans aucune formation scientifique. De policier en policier, après différents essais d'enquêteurs, le verdict tombe : la mort est causée par des mains inconnues.

Entre temps, la mère de Mollie, Lizzie, meurt d'empoisonnement. Trop de morts suspectes.

Il faut attendre l'été 1925 pour qu'entre en scène un agent sérieux, intègre, Tom White, responsable du Bureau d'Investigation, qui va mener l'enquête.



C'est un ouvrage très intéressant, bien documenté, illustré de photos. On y découvre la vie des Osages, l'organisation policière d'un tat, voire d'un pays (on assiste à la naissance du FBI) et la constitution d'un état des USA, l'Oklahoma (relations entre colons, Osages, noirs, pauvres, riches, blancs …).

Vincent, Gilles - Amadeus - Editions du Diable Vauvert


 


Suite d’Usual victims. Les deux livres peuvent se lire séparément, mais on perçoit mieux la personnalité de Stéphane et du tueur, particulièrement retors et sadique, rares personnages que l’on retrouve ayant échappés à l’hécatombe du premier livre.

Dès le début, le Mal est présent et attaque, face à Stéphane dont le passé est plus trouble qu’il n’y paraît. C’est ce qui rapproche ces deux personnages puisqu’Amadeus, surnom du tueur (il adore écouter Mozart), traque Stéphane afin d’en faire son « fils spirituel ».

Comme dans Usual Victims, le rythme est haletant, sans temps morts. Le scénario de départ est original. La tension et la peur sont présentes dès la première page. Les chapitres sont courts et alternent les personnages. Et toujours le style d’écriture de l’auteur, avec ses phrases courtes, qui rend les dialogues vivants, efficaces.

Vincent, Gilles - Usual Victims - Editions du Diable Vauvert

 




L’histoire se déroule à Tarbes et tourne autour de quatre femmes retrouvées mortes.

Seul point commun : elles travaillaient toutes pour une multinationale de commerce en ligne. Suicides liés à la pression professionnelle, à la vie privée, meurtres ?

Les principaux personnages en charge de l’enquête sont le capitaine Martin Delbard, la lieutenante Clémentine Rucher et un jeune stagiaire Stéphane Brindille. C’est une équipe sympathique et atypique. Martin partage sa vie avec un homme, Clémentine avec une femme, donc leurs rapports dans l’équipe sont amicaux et solides. En plus, chacun trouve en son compagnon ou compagne compréhension, écoute, apaisement, tendresse. Quant à Stéphane, qui porte de syndrome d'Asperger, sa passion pour le cinéma et son obsession pour le poids des objets de toute sorte, à défaut du poids des choses irréelles, lui ont donné envie de rentrer dans la police dans le but de savoir si ses dons et ses déductions pourraient s’appliquer sur le terrain.

Beaucoup de personnages secondaires aussi qui apparaissent et disparaissent au gré d’une histoire pleine de rebondissements. L’enquête commence dans l’entreprise, dévie sur le Dark-web, s’intéresse à la vie privée de chaque personnage, les pistes se multiplient suite aux déductions de l’esprit de Stéphane. Les personnages sont malmenés, le rythme est rapide, la fin est inattendue.


C’est un thriller noir, sur fond de manipulation : impossible d’anticiper le sort des personnages qui cachent tous plus ou moins une part sombre. Les chapitres sont courts, le suspens élevé, les dialogues vivants et directs comme dans un film. En même temps, il y a de la poésie dans ce livre quand l’auteur décrit la ville, la campagne, ses personnages. C’est la particularité de son style qui donne envie de lire ses livres.

Saule, Tristan - Et puis on aura vu la mer - Editions Le Quartanier

 




Ce livre est le quatrième d’un cycle de romans noirs intitulé "les chroniques de la Place carrée". Tristan Saule nous présente, à travers des personnages récurrents soumis aux aléas de la vie, au fil de périodes dramatiques (COVID), politiques (élections présidentielles françaises), humanitaires (Guerre en Ukraine), des histoires indépendantes qui marquent le quartier de Monzelle en 2022.


Dans ce livre, l'auteur a choisi de mettre en scène Sabrina personnage principal, mère de deux enfants, à la tête d’une famille monoparentale, qui exerce le métier d’ATSEM dans une école maternelle. On s’attache immédiatement à cette personne dévouée qui travaille dans l’ombre et l’anonymat auprès des petits, comme tant d’autres. Les quarante premières pages sont consacrées à la description de leurs tâches qui forcent le respect. Mal considérée, mal payée, elle se bat pour nourrir sa famille. Pour couronner le tout, son fils aîné, Esteban, est exclu de son école pour utilisation de drogue. Elle part le récupérer à la gare de Monzelle où elle fait une rencontre qui fera basculer sa vie et celle de certains voisins de HLM.

Elle recueille Iryna recroquevillée, effrayée et mal en point qui se dit réfugiée Ukrainienne. Au bout de quelques jours, Sabrina comprend qu’Iryna ment sur son identité, elle déclare se nommer Romane et elle s’enfuit. Au même moment, un Russe et un Ukrainien sont sur les traces d’Iryna, ils interrogent les gamins du quartier et finissent par la retrouver et l’enlever. Ils doivent la livrer à Olga à Nice. Par chance, Idriss, gamin du quartier, ayant assisté à la scène prévient Sabrina. Un élan de solidarité se déclenche autour de Sabrina. Lounès, dealer notoire prête sa voiture, Mathilde, travailleuse sociale de l’argent, Zineb, jeune Tunisienne sa présence, pour retrouver Romane. Après une petite enquête qui les mène à la vraie Iryna refugiée chez sa sœur ukrainienne, elle-même immigrée à Monzelle, elles obtiennent des explications sur la raison de l’enlèvement. Nos trois héroïnes s’élancent alors sur la route pour rejoindre Nice et Romane ...

Le roman s’accélère au fil du chemin parcouru, nous suivons à la fois la fuite des kidnappeurs de Romane sur les petites routes, le road-movie de Sabrina et compagnie sur l’autoroute avec un point de rencontre, Nice. Le suspense est garanti ainsi que les rebondissements.

Avec ce roman que je n’ai pas pu lâcher, je me suis attachée à tous les personnages qui sont riches d’amour, d’humilité, d’entraide, de profondeur humaine, y compris Alexei le Russe. J’aurais aimé être l’amie de Sabrina pour partager ce qu’elle a réussi à développer avec des gens totalement différents et l’aider à surmonter ses épreuves. On revisite aussi certains moments :

- sur le climat en cette période passée inaperçue des élections présidentielles pour certains,

- sur les débuts de la guerre en Ukraine, le statut des réfugiés en France et ailleurs

- sur l’incertitude de recevoir de Russie le gaz, le pétrole pour notre chauffage …

A lire absolument.

Saussey, Jacques - Ce qu'il faut de haine - Fleuve Noir


 



C'est pendant une balade au bord de La Cure à Pierre- Perthuis que la jeune Alice Pernelle tombe sur le corps d'une femme grouillant de vers.

L'enquête débute alors, dans laquelle nous découvrons l'identité et la personnalité de la victime : Valérie Freysse, sans pitié, prête à tout pour gravir la pyramide sociale au point de sacrifier des vies, des familles entières.

Qui peut bien la haïr au point de lui faire les pires sévices ?

C'est la question que se posent la capitaine Marianne Ferrand et le commandant Gontran de Montboissier, mais Alice aussi, qui ne peut s'empêcher de mener sa propre enquête.


Un thriller efficace et addictif. L'auteur ne nous épargne pas dans ses descriptions détaillées.

Ce que nous retenons, et que les vers confirmeront, la vengeance est un plat qui se mange froid !

 


Rademacher, Cay - L'assassin des ruines - Editions Le Masque

 



Premier tome de la trilogie hambourgeoise.


Les ruines sont celles de la ville de Hambourg, dévastée par les bombardements américains et britanniques de 1943 qui ont détruit des quartiers entiers, ne laissant que des décombres pétrifiés par le froid de cet hiver 47.

Un matin de janvier est découvert le corps nu d’une jeune femme, dissimulé au milieu des gravats ; elle a été étranglée probablement au moyen d’un fil de fer. Sur les lieux, aucun indice, aucune trace.

L’enquête est confiée à l’inspecteur principal Frank Stave de la police criminelle. On lui associe un inspecteur de la police des mœurs, Maschke, et un officier de liaison britannique, le lieutenant Mac Donald (Hambourg est sous gouvernement britannique).

Les premières recherches sont infructueuses : qui est cette jeune femme ? pourquoi a-t-elle été étranglée ? aucune piste sérieuse quand est découvert un nouveau corps, celui d’un homme âgé, dans les mêmes conditions. Quelques indices, mais rien de déterminant. Et les découvertes macabres vont s’enchaîner : on trouve le corps d’une fillette, puis celui d’une autre jeune femme… Un tueur en série ?

Les pièces du puzzle vont se mettre en place, très lentement, très difficilement. La vérité apparaîtra, vérité qui a tout à voir avec l’Histoire.

Histoire inspirée d’un fait divers authentique. Mais dans la réalité les victimes comme l’assassin n’ont jamais été identifiés.

Un polar de construction très classique au profit du traitement fouillé des personnages, particulièrement Stave, avec son histoire personnelle, la complexité des sentiments, les difficultés de la vie quotidienne, les frustrations d’une enquête difficile. Ce qui les rend très attachants.

L’intérêt est aussi dans la description très réaliste, très documentée, d’une ville meurtrie, de la vie quotidienne des habitants qui affrontent le froid, la faim, les rationnements, la présence des forces d’occupation, la violence, l’effondrement du nazisme. Cependant rien de pesant grâce à une écriture alerte et dynamique.

Un roman à l’atmosphère prenante.

Follett, Ken - Les armes de la lumière - Robert Laffont

 







Le maître du roman historique nous raconte la révolution industrielle, qui a bouleversé l’Angleterre, et l'ascension au pouvoir de Napoléon Bonaparte, deux évènements qui ont suivi la révolution française entre 1792 et 1824.


La saga KINGSBRIDGE ou "Piliers de la terre", nous embarque dans un roman riche en personnages. On y retrouve des protagonistes attachants qui vont s'opposer à d'autres vraiment détestables comme dans la plupart des romans de Ken Follett.

On découvre l'évolution des modes de production avec l'invention de la machine à vapeur, puis la machine Jacquard. L’accélération de la mécanisation et l'invention de nouvelles machines à tisser engendrent l'obsolescence de plusieurs métiers et brisent des familles entières.

Les armées anglaises combattent les armées impériales, le prix des produits du quotidien flambent et la colère monte. La justice, contrôlée par les plus puissants, éteint toutes contestations.

L'auteur dépeint toute une époque avec ses misères, tortures, pendaisons, injustices et malgré tout, ses joies simples.

Rogé, Arthur - Le p'tit mec - Editions du Gros Caillou






Olivier Rosier, père de famille comblé, accepte de rendre quelques services rémunérés à Stanislas Elizi, un homme puissant mais peu recommandable, pour éviter la faillite de son entreprise.

Sa vie bascule lorsqu’il se fait voler une précieuse mallette et qu’Elizi pense qu’il a voulu le doubler en la lui subtilisant. Sa famille se trouvant menacée, Olivier n’a plus qu’un objectif: sauver son épouse Manu et son fils de 5 ans, Maxime, à tout prix.

Après l’incendie criminel de l’entrepôt de sa société, la police est sur ses traces, menée par Georges Verchère, que sa hiérarchie soupçonne parallèlement d’être à l’origine de la mort d’un ancien pédophile qu’il avait interpellé.

Une course contre la montre s’engage, alors que la ville est paralysée par une météo
apocalyptique.


Ce thriller est une ode à la paternité!

Le récit s’étend sur 24 heures, il est rythmé, sans temps mort et l’alternance entre les personnages permet d’explorer leur psychologie, les relations père-fils, tout en avançant dans l’intrigue.

Un grand coup de cœur pour Maxime, le P’tit Mec bouleversant qui a déjà tout d’un
grand.

Garnier, Aude - Le Mystère Amélie - Editions AKFG



Elysa, policière à Rochefort, est détachée en immersion dans une clinique psychiatrique, pour enquêter sur la mort suspecte d’Amélie, une patiente qui semblait pourtant reprendre le dessus sur la vie. S’est-elle réellement suicidée, comme semble le penser son époux et le personnel soignant?






Aidée de ses coéquipiers qui poursuivent leurs investigations à l’extérieur, Elysa simule une tentative de suicide pour infiltrer la clinique et s’intègre rapidement parmi les patients, découvrant la fluctuation de leur état au gré de l’évolution de leurs pathologies et des traitements parfois expérimentaux, leurs failles mais également leur grande générosité et la solidarité instaurée.

La clinique semble receler de nombreux secrets qu’Elysa et son équipe se promettent d’élucider.


L’enquête en immersion apporte une dimension humaine et psychologique intéressante à l’intrigue, rendant la lecture addictive.


Un premier roman prometteur et une auteure à découvrir!

Pitz, Clarence - Les enfants du serpent - Editions Phénix Noir

Roman coup de poing, âmes sensibles s’abstenir, ce texte ne laisse pas indemne, il est d’une noirceur et d’une violence sans égale. 






Il s’agit d’une fiction, mais fondée sur des évènements réels qui ont eu lieu au Nord-Kivu à l’est du Congo en 2012. 

L’écriture est précise et rapide à travers des petits chapitres où alternent le passé au Congo et le présent à Bruxelles. En 2012 a lieu un massacre d’une sauvagerie extrême dans un village nommé BUMIA à l’est de la RDC. Un groupe armé surnommé les « Arracheurs » va perpétrer des atrocités innommables envers la population en vue de s’approprier le coltan de la mine voisine. Seules deux survivantes en réchappent, Gloria et sa fille Phionah âgée d’environ 8 ans. Pour fuir, elles vont accomplir des heures et semaines de marche sur le territoire, la mère portant sa fillette mourante dans ses bras pour trouver un dispensaire. Jonas, médecin humanitaire, hélas habitué aux réparations dues aux viols des femmes, les aide et les conduit en lieu sûr. Et pour cause, elles sont les seules témoins de l’identité des Arracheurs auxquels sont mêlés quelques casques bleus. 

En 2017, un crime odieux a lieu à Bruxelles dans le quartier de Matongé où se retrouvent notamment des migrants congolais. L’inspecteur Karel Jacobs chargé de l’enquête reconnaît la signature des Arracheurs. La victime est vivante mais entre autres privée de ses yeux. C’est en remontant avec Karel au fil de l’enquête, que l’on comprend qu’une chasse a été organisée pour retrouver et faire taire les témoins de ce massacre. S’engage alors une course contre la montre pour Karel qui doit sauver ce qu’il peut y compris sa fille, face à des gens que rien n’arrête! 

Cette lecture vaut vraiment le détour afin de découvrir Clarence PITZ qui a un grand talent pour décrire l’humanité dans ce qu’elle a de plus cruel et de détestable, même quand elle agit par amour.


Shutterberg, Anouk – La nuit des fous – Récamier

 

On retrouve le commandant Jourdain, et l’inspectrice Bunevial, personnages des deux premiers romans, « Jeux de peaux » et « Bestial ». On retrouve aussi la plume de Shutterberg, celle qui fait que vous ne pouvez pas reposer le livre avant de l’avoir terminé.

A Dole, dans le Jura, cinq boîtes parfaitement parallélépipèdiques contenant chacune un cadavre maintenu dans une position très particulière sont découvertes inopinément lors de travaux de fondation sur un chantier…Les corps sont manifestement là depuis des décennies, au point qu'il n'est pas possible de déterminer d'emblée le sexe des victimes !


 

En parallèle, Elise, atteinte de spondylarthrite, qui apprend de la bouche de son père mourant que sa famille se limite désormais à une tante dont elle n'a jamais entendu parler… Se sentant « seule au monde », Elise cherche à renouer avec Jeanne, cette tante inconnue. Au fil des pages, le rythme s’accélère, on voudrait pouvoir empêcher Elise de retrouver sa tante, on sent bien que l’on va vers une catastrophe….